L’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) est confrontée à un désarroi sans précédent, alors même qu’une fermeture imminente du gouvernement semble sur le point d’être résolue. Alors que les agences fédérales se préparent à des ordres de retour au travail suite à l’accord de principe du Congrès, les troubles internes se poursuivent au sein de l’EPA en raison de congés aléatoires et de directives troublantes ayant un impact sur son personnel.
Les entretiens avec les employés actuels de l’EPA révèlent une image inquiétante du chaos opérationnel – un contraste marqué avec l’ordre relatif observé dans d’autres départements confrontés à des pressions de fermeture similaires. La structure habituelle de l’agence a été brisée, laissant le personnel aux prises avec l’incertitude et une approche disparate des opérations qui donne la priorité à certaines initiatives plutôt qu’à d’autres, apparemment au hasard.
Une caractéristique clé de ce dysfonctionnement est un système de congés imprévisible. Au lieu de suivre un plan systématique, l’EPA a mis en œuvre des vagues de congés sans critères ni communication clairs. Les employés sont souvent obligés de chercher des informations, n’apprenant les départs de leurs collègues que par le biais de réponses automatisées d’absence du bureau ou de profils Teams vides.
Ce manque de transparence s’étend au-delà du statut individuel des travailleurs. Il n’y a aucune indication claire sur la durée pendant laquelle cette mosaïque de financements perdurera, laissant les employés dans l’incertitude quant à leur future sécurité d’emploi. Certains pensent que l’agence puise simplement dans les fonds résiduels du budget de l’année dernière, une pratique qui soulève des questions sur la planification financière et la durabilité. Même les superviseurs de l’EPA semblent agir dans le noir, faisant écho à la confusion de leur personnel face aux licenciements imminents et à la diminution des ressources.
Les directives contradictoires concernant les projets en cours alimentent cette situation déjà instable. Alors que les équipes directement impliquées dans l’abrogation des réglementations environnementales, alignées sur le programme de déréglementation de l’administration, restent actives et même encouragées à poursuivre leur travail, d’autres départements critiques comme l’application des droits civiques ont été largement épargnés.
Cette priorisation sélective complique encore davantage les choses pour les employés travaillant sur des tâches interconnectées. Par exemple, une équipe se concentrant sur les efforts de nettoyage du Superfund – un programme chargé de réhabiliter les sites de déchets toxiques à l’échelle nationale – fait état d’un personnel continu malgré l’incertitude initiale. Toutefois, cette stabilité dépend de l’utilisation potentielle par l’administration de fonds fiduciaires pour couvrir les salaires. Les récents changements dans cette politique ont provoqué une nouvelle anxiété au sein de ce groupe, car ils anticipent des congés imminents sans calendrier clair.
La situation à l’EPA souligne une préoccupation plus large : les politiques de fermeture manquent d’application cohérente et de planification à long terme dans les agences fédérales. Alors que le Congrès débat de la réouverture du gouvernement, ces incohérences exposent les employés à des perturbations soudaines, à des trajectoires de carrière floues et à des risques de retards importants dans les projets. La lutte de l’agence pour maintenir sa cohérence opérationnelle pendant cette période met en lumière le coût humain de la paralysie politique et remet en question la question de savoir si les efforts vitaux de protection de l’environnement subiront les conséquences durables de cette fermeture.
